A capella
Il m’arrive de dessiner des mots sur une portée comme des notes qui valsent et d’espérer tracer les
couleurs de l’arc-en-ciel qui illuminent mon âme. Il m’arrive aussi de coucher sur du papier des mots
froissés comme les maux qui parcourent mon intérieur. Il y a encore tous ces mots qui tremblent ou
qui pleurent comme l’averse qui se déverse sur une terre blessée. Tous ces mots jouent au
troubadour, mais ils se transforment jour après jour. Il y a les amoureux au besoin de passion et les
mots de douceur pour celui qui est plein de colère. Ces mots sont parfois « a capella » ou
accompagnés de sonate au clair de la lune. Je peux bavarder seule ou m’exécuter à plusieurs voix,
mais je n’oublie pas les silences et les soupirs, car mon cœur soupire, espère, pleure…
Mes mots prolongent de merveilleux instants et brodent des maux en forme de croix. Il y a pourtant
des mots qui dorment et que j’oublie, car ils sont enfouis au fond de moi. Certains de ces mots
dévoilent mes faiblesses, même de la détresse, mais beaucoup de tendresse. Dans mon cœur, mes
mots sont vivants et ils expriment mes émotions du moment.
Peintre: Patrick Schembri
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