Oublier...
Il est des jours où nous avons l’impression que le radeau de vie est trop lourd
Qu’il n’est pas assez solide pour tout porter
Que nous risquons d’échouer ou de couler
Que les eaux sont froides
Que le vent est trop fort
Pourtant, le moment vient toujours
Où nous continuons la traversée
Pour longer la rive
Malgré le vertige
Qui nous fait craindre de tomber dans un trou profond et noir
Dans un bruit de fond qui nous apparait infini
…
Il est des jours où nous sommes pris par la peine
Avec un coffre-cœur plein de tristesses, mais aussi de tendresse alors,
L’eau devient plus limpide
Le radeau plus léger
La voile se gonfle prête à affronter les grosses vagues
Le soleil d’abord craintif revient
La berge se fait rassurante
Les oiseaux surveillent en chantant
La vie reste encore avec nous
Et nous accompagne
…
Apprendre à écouter le bruit du cœur
Taire les mots accusateurs
Tendre l’oreille
Vers ce cœur si frêle
Défroisser ce cœur
Malgré des mains tremblantes
Filante
Une étoile se meurt
Avoir mal
Souvent mal
Trop de temps à pleurer
Trop de paroles blessantes
Difficiles de tout oublier
Garder dans la bouche ce gout
D’oubli
Difficile d’aller à ce rendez-vous
Avec la vie
Toujours avec le cœur
En bouton de fleur
Apprendre, attendre
Que le temps passe
Que le cœur à nouveau
Enlace
La vie
…
Artiste peintre Muriel Laporte
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