Elena et l'oiseau
Dans un petit village du nord de l’Italie, vivait une orpheline du nom d’Elena. Depuis le décès de ses parents,
Elena refusait de parler. Malgré la bonté de ses parents adoptifs, Elena se cloîtrait dans le silence.
Elena fréquentait l’école, étudiait et rédigeait ses travaux. Cependant, seuls les oiseaux dans la nature
pouvaient entendre les paroles qu'elle prononçait.
Un jour, sur le retour de l’école, comme elle folâtrait avec les papillons s'agitant autour d'elle, Elena fut
attirée par un son inhabituel. Elle dirigea alors ses pas, dans un sentier qui lui était inconnu, désireuse de
connaître la source sonore qui l'intriguait et qui se faisait de plus en plus perceptible au fur et à mesure
qu'elle avançait.
Au bout du chemin, elle vit une mansarde toute défraîchie par le temps. C'était à ne pas s'y tromper, le bruit
entendu venait de l'intérieur de la cabane. Cela ressemblait à un cri à la fois strident. Doux et charmeur.
Elena, hésitante, gravit les quelques marches chambranlantes menant à une porte non verrouillée. Par une
fenêtre sans vitre, elle osa jeter un coup d'oeil inquisiteur sur la pièce apparemment à l'abandon.
Il n'y avait personne. Personne sauf, tout au fond, prisonnier dans une cage, un immense oiseau aux yeux
jaunes et au plumage vert. Sur ses épaules on remarquait une tache de rouge, et son front était couronné
de bleu azur.
À partir de cet instant, le petit coeur d'Elena se mit à battre la chamade. Timidement, elle frappa à la porte.
Personne ne vint lui ouvrir. Tout à coup, elle entendit comme si quelqu'un disait : 'Allo!'. Elle se risqua alors à
ouvrir la porte, et sans perdre un instant, se dirigea vers l'oiseau à l'allure si attirante.
- Allo!, dit-elle, toute surprise de s’entendre parler.
- Allo!, répond l’oiseau.
- Comment t’appelles-tu, bel oiseau?
- Allo!, beau Coco.
- Moi, je suis Elena
Elena tentait d’en savoir davantage, mais l’oiseau répétait sans cesse: - Allo! Allo, beau Coco.
Elena le regardait intensément. L’oiseau lui semblait si intelligent et son regard si profond. Le lendemain,
Elena se précipita à la bibliothèque et trouva un recueil sur les amazones à front bleu. La description qui en
était faite correspondait en tous points à l'oiseau de la mansarde.
Dès l'école terminée ce jour-là, Elena reprit le chemin du sentier et frappa à nouveau à la porte de la vieille
maison. Au seul timbre de son cri, elle sut que c'était l'oiseau qui répondait: Allo! Elle entra à nouveau
dans cette pièce unique. Après les présentations habituelles, désireuse d'engager une conversation plus
suivie, elle lui proposa de lui partager la lecture de son livre sur les amazones à front bleu. Cette
proposition semblait lui plaire, se montrant exceptionnellement captivé par les photos du livre. Elena, du
reste, trouvait dans sa façon de la fixer un message qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer.
Toute la semaine, Elena ne rêva que de ce moment de parfaite complicité avec son Coco. Elle lui parlait de
son espèce, de son habitat, de son intelligence…
Peu à peu, un lien très intime, subtil se tissa entre Elena et Coco. Une nuit qu'il faisait excessivement chaud,
ne parvenant pas à dormir, et pensant à Coco, à ses yeux couleur d'or et à ses ailes prisonnières de cette
misérable cage, elle prit une décision: elle allait rendre la liberté à son bel oiseau.
Au matin suivant, dès le levé du jour, elle s’élança vers la mansarde abandonnée, pénétra sans frapper, ni
même fermer la porte, et s'approcha de Coco, toute émue du dessein qu'elle nourrissait à son
endroit.
Courbant la tête doucement pour cacher se larmes, et alors que l'oiseau lui nettoyait chaque mèche de sa
longue chevelure, elle murmura la voix chevrotante:
- Coco je t’aime et j’ai beaucoup appris grâce à toi. Tu n’es pas fait pour vivre prisonnier dans cette
cellule. Je vais ouvrir ta porte et tu pourras t’envoler vers ton pays. Le pays des amazones.
À peine la cage déverrouillée, Coco sortant de son cachot se transforma en un beau jeune homme dont les
vêtements étaient de couleur vert, jaune et bleu. Prenant Elena contre son cœur, il lui dit :
-Elena, tu m’as délivré d’un sortilège. Grâce à ton amour, je suis libéré de mon statut de bagnard, et je
redeviens le prince des amazones. Si tu as un souhait à formuler, fais-le et il sera aussitôt accompli.
Elena, le regardant avec un désir intense, lui répondit: Bon prince, si tu m'en trouves digne, j'aimerais ne
plus ne quitter.
Et le prince des amazones l'embrassa longuement, lui disant: Eh! Bien, oui, je le veux: sois ma princesse
pour toujours!
On dit que les plumes de l'amazone, qui jonchaient le sol, couvrirent le corps d'Elena des couleurs jaune,
vert et bleu pour en faire la plus belle robe de mariée.
Et comme on dit dans les vrais contes pour enfants: au pays des amazones, ils furent aimés de tous, eux et
leurs enfants que leur donna Dame Nature.
Francine (18-10-09)
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