Ni beaux ni laids

Hommage à Laurianne Demers

14 avril 2014

Église Saint-François D’Assise

…

Née le 17 avril 1941

Décédée le 7 avril 2014 à 11h07

Ses parents : Adrien Demers et Laurence Pinard

La 9e d’une famille de 11 enfants : Hélène, Roger, Fernand, Olivette, Léopold, Carmen, Conrad, Yolande, Laurianne, Lucille et Raymond.

Son amour : Rénald B.

Ses enfants : Linda, Ronald, Richard et Stéphane.

Ses enfants par alliance et (amour) : Lyne, Guylaine, Nicole, Monia.

Ses petits-enfants : Stéphanie, Cynthia,  Nancy, Valérie, Natacha.

Ses arrières petits-enfants : Louis Étienne Gabriel Élisabeth Noémie Dannyka

Elle laisse aussi dans le deuil : beaux-frères,  belles-sœurs,  neveux, nièces, cousines, cousins, amis…

Les buts de sa vie : "Aimer et être aimée". Garder sa famille unie.

Caractère : Taquine. Rire à en pleurer et faire rire. Fière comme un paon. Organisée, propre. RASSEMBLEUSE. Jusqu’à la fin de sa vie, elle a continué à vouloir se rassembler autour de la table, bien manger, jaser, rire et jouer aux cartes. Vivre entourée et s’endormir entourée… Délicate, «  Ratoureuse »

Projet : organiser un souper pour son anniversaire à la Maison Aube-Lumière.

Son menu : saumon sur riz

Surnom : Ti Boune

Chanson de La Bolduc : Laurianne aimait chanter cette chanson…

Me voilà mal emmanchée
…

Pis j'en ai un s'l'bout d'la langue
Et qu'il m'empêche de turluter
Pis ça me fait béga… Gué… Bégay… Begayer

ACCUEIL : Famille et amis

Dans un premier temps, j’ai pensé écrire tous les noms de ses amours : parents, frères, sœurs, amoureux, enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants...la liste est longue… beaux-frères, belle maman, belles-sœurs, nièces, neveux, amies, amis… et le mot RASSEMBLEUSE m’est venu à l’esprit. Laurianne une rassembleuse de cœurs. Le but de toute sa vie : aimer et être aimée.

Parler de la vie d’une personne chère en 5 minutes ce n’est pas évident, car on ne veut rien oublier. J’ai donc repassé dans ma tête certaines images. Une petite poupée surnommée TI BOUNE qui jette sur le sol des morceaux de pain. Comme le petit Poucet elle avait commencé à semer.  À sa façon de s’organiser "La petite ratoureuse" de rester entre son papa et sa maman pendant le chapelet, à sa façon de se comporter pour se faire épargner la tache de porter son sac d’école…

Puis, il m’est venu une idée : fermez les yeux et attendez …sur le seuil de sa porte. .. D’une voix chantante, elle vous souhaite la bienvenue. Elle vous serre dans ses bras contre son cœur et pose sa bouche sur votre joue pour vous embrasser. Tout contre elle, vous sentez son odeur… de fleur unique. Ensuite, vous ouvrez les yeux et vous regardez les siens. Mille étoiles brillent au fond de couleur ambre. Elle rit de son rire enfantin et doux et vous entraîne vers son chez eux. En passant, mine de rien elle vous montre la petite chambre où elle a déposé un recueil de visites et vous dis simplement «  Si tu veux tu peux écrire un petit mot et je te répondrai ce soir…

Votre désir de la voir avant le grand départ est grand, mais vous ne voulez pas la fatiguer, mais qui aura raison de qui. En passant, vous apercevez un immense chaudron avec de la sauce à spaghetti qui mijote depuis déjà un certain temps et une tarte au citron avec de la meringue sur le comptoir. Pour la tarte, cela prend quelques instants pour réaliser que c’est SA tarte et non une tarte achetée. Elle est faite avec perfection et … amour. Ce mot me revient sans cesse lorsque je pense à elle. Elle rit de vous voir surpris et parle de jouer aux cartes. Un peu avant, elle entraîne les femmes, les filles dans sa chambre pour vous montrer ce qui lui reste de ses articles personnels. Elle veut donner à toutes un «  Morceau de sa vie, un morceau de son âme » Elle NOUS prépare à son départ.

De façon discrète et personnalisée pour chacune de nous, elle nous offre un souvenir, une pensée, un cadeau. Elle si petite, si malade… elle est d’une force incroyable. C’est elle qui nous porte sur ses épaules et pourtant, elle doit garder ses forces le plus possible.

Jouer aux cartes : malgré la maladie, la médication, le téléphone, la douleur elle joue et GAGNE. Comme une petite fille, elle rit et comme toujours elle entend et voit presque tout.

Le repas approche, elle semble nous laisser faire, mais elle est organisée et ratoureuse. Tout sera fait comme elle aime. Une belle tablée avec des gens qu’elle aime et qui l’aiment. Toujours, elle a voulu rester au centre de ses amours. Après le souper, elle va s’installer, mais je la soupçonne de nous regarder travailler. La table nettoyée, la vaisselle bien lavée, rangée, le balai…

Lorsque l’heure du départ approche, elle nous accompagne à la porte. Appuyée contre l’homme de sa vie elle a encore quelques mots à dire. Elle va mourir et elle ne veut rien perdre du moment présent. Même une fois à l’extérieur, on la voit toujours appuyée contre son amoureux et nous salue de la main. Un petit sourire... triste cette fois.

Cette visite démontre l’une de ses grandes qualités : l’accueil de son monde, la simplicité, la délicatesse, l’humour. Elle nous offre une bonne nourriture pour le corps. L’amour, la tendresse et le partage autour d’une table. C’est ce qu’elle a reçu comme héritage et c’est ce qu’elle nous transmet à son tour. S’aimer, s’entraider, se rassembler.

Elle aurait souhaité souligner son anniversaire le 17 avril 2014 à la Maison Aube-Lumière avec du saumon sur riz… C’est de l’organisation…

Parler d’une petite Demers c’est parler de la foi, de sa foi en Dieu, Marie, les saints… Toute sa vie elle s’est fait guider et accompagner dans la foi.

« LA FOI TRANSPORTE DES MONTAGNES »

Tiré du texte de Doris Lussier : « La tombe est un berceau »

… Une foi qui ressemble bien plus à une espérance qu'à une certitude.
… c’est qu’a fait Laurianne : alors j'ai sagement apprivoisé l'idée de ma mort. Je l'ai domestiquée et j'en ai fait ma compagne si quotidienne qu'elle ne m'effraie plus…ou presque…

La mort ne peut pas tuer ce qui ne meurt pas.

Est-ce que le soleil couchant n’est pas aussi beau que le soleil levant?

Conclusion

Merci de faire partie de nos vie et nous t’offrons notre plus beau sourire.

Au revoir, Laurianne…