L'homme magané
L’HOMME MAGANÉ
Leeny :
Il manque :
Une patte à la chaise du salon
Une ampoule au plafond
Une jambe dans le pantalon.
Une marche dans l’escalier
Un soleil pour éclairer
Une lune dans la nuit
Un oreiller sur le lit.
À moi, il me manque :
Une main pour me soutenir
Une oreille pour mieux ouïr
Une bouche pour te parler
Un cœur pour me combler.
Je voudrais connaître :
Un chemin pour te rencontrer
Une lumière pour me signifier
Ta présence
Ou ton absence
Un sourire pour me dire
Michel :
… mais
Tu es trop loin
Pour me voir et m’embrasser
Pour causer et partager
Pour rire ou pleurer.
Il manque :
Une société qui regarde et comprend,
Des capitalistes sans un sou comptant;
Des magasins qui ne vendent rien,
Des rumeurs qui nous font du bien;
Des illusionnistes sans images,
Des chemins sans sillages;
Des machines avec du cœur,
Des humains sans douleur.
Cristina :
J’ai :
Trop de mères pour être compris,
Trop de voies qui mènent au paradis,
Trop de souliers pour mes deux pieds,
Trop de maîtres pour m’éclairer;
Trop de maisons pour déposer mon sac,
Trop d’amis pour un bivouac,
Trop de meubles pour embellir,
Trop de nourriture pour ne pas mourir.
Tu me donnes trop et de tout
Et moi je vis sans aucun tabou.
Tu me verses biens et souillures
Tu me blesses et tu me couvres d’injures.
Tu me combles de tous tes biens
Moi qui manque de tout et ne veux rien.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ce captivant roman. Je vous offre un poème tiré de ce roman qui m’a beaucoup parlé. J’ai trouvé aussi à l’intérieur de ce récit, de la sensibilité, de la profondeur…À vous de le parcourir à votre tour.
Tiré du roman
Les roses de Black Lake
De Mario Alberton
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