L'homme qui criait sa colère
J’ai connu il y a longtemps
L’homme qui criait sa colère.
Dès le berceau de l’enfance
On lui avait volé son innocence
Et dans ses yeux dorés
Luisait un grand désir d’être aimé.
Pourtant, jeunesse amputée
Avec une tristesse renouvelée
Et des détresses multipliées
Il se nommait carence.
Cet homme en déroute
A croisé ma route
Il voulait coute que coute
Que le Monde l’écoute.
Il clamait haut et fort
Je serai le plus fort
Mais en dedans de lui
Le ciel était gris.
Un gris sans nuance
Un gris comme la vie
Comme sa vie sans enfance.
Oui, j’ai connu il y a longtemps
L’homme qui criait sa colère
Poings fermés il a livré son combat
Mais fatigué et surtout, très las
Il a cessé de crier.
Une nuit, il s’est endormi
Avec sa colère tout au fond de lui.
Trop de blessures avaient creusé son coeur
Il n'avait jamais appris à jouer avec le bonheur.
Oui, j'ai connu l'homme qui criait sa colère...
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