Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Le privilège de vieillir ...

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Le privilège de vieillir…

 

 

Sans cesse, je recherche les citations, les textes, les mélodies douces et jolies pour nous raconter l’histoire du vieillissement.

On ne peut pas parler du vieillissement sans parler de ses perceptions, de ses doutes, de ses incertitudes…

Malgré les beaux discours, le vieillissement semble perçu dans notre société comme un handicap et une personne handicapée se fait souvent mettre en retrait. La jeunesse ne recherche pas la personne qui prend de l’âge. Elle n’est pas belle ni intéressante. Elle radote.

Tout dans notre société préconise la jeunesse éternelle, la beauté même superficielle. « Les vieux » sont placés dans un récipient pour jeter ou recycler. Les personnes qui vieillissent ne savent plus écouter, travailler, chanter, jouer… On vit dans l’ère du produit jetable.

Petite, la vieillesse me semblait si loin et je ne m’attardais pas sur ce phénomène. Longtemps, j’ai rêvé que je pourrais «  survivre » sans difficulté lorsque mon tour arriverait.

Je n’ai rien vu venir. Un matin, j’avais pris de l’âge, j’avais pris des rides aussi. Devant le miroir, je continue de me demander qui est cette femme ? Je tente de ne pas y penser, mais mon corps me joue des tours et je surprends de plus en plus de regards.

Même les rêves se font plus discrets. Le temps s’en fout, il continue. Garder son cœur jeune » quelle belle citation. La réalité ne veut pas vraiment partager sa vie avec «  un cœur jeune » si ce cœur accompagne une personne vieillissante.

Plus le temps passe et plus je cumule des instants de joie, mais aussi des moments de grande douleur. Plus je m’avance dans les saisons, plus je cueille de fleurs, mais aussi je tremble plus rapidement de froid.

Le soleil brille toujours autant, mais les journées me paraissent plus courtes et certaines nuits plus longues.

La maladie et la mort que l’on espère ne jamais connaitre se manifestent de plus en plus souvent et de plus en plus près de soi.

 

Le cœur se courbe lentement.

La vieillesse cherche des histoires

Dans le tendre de sa mémoire

Où chaque ride prend un sens

Où chaque visage danse

Le privilège de vieillir

Un jour, j’ai reçu la vie

J’ai eu la chance d’être désirée

En santé

C’est en vieillissant et non en grandissant

Que je suis arrivée à mieux distinguer

Les nuances de la vie

C’est aussi en vieillissant que j’ai mieux cerné

Qui je suis

Mes forces, mes limites, mes fragilités

Mes inquiétudes, mes peurs…

 

Malgré des traits nostalgiques

Mélancoliques

Cela ne veut pas dire que je veux revivre ma vie

Mais je tente à ma manière

De retrouver le beau, le vrai, le tendre…

J’ai comme vous, mon pot de peines

Mon lot de je t’aime

Plus je prends de l’âge

Plus je suis vivante

Plus je porte de deuils et de toutes sortes

Alors je m’en confesse, j’ai peur

La peur me fait vaciller

La peur gruge parfois des moments présents

Des moments prometteurs

Il ne m‘en faut pas beaucoup pour me tourner alors vers les jours remplis de soleils

Afin de m’inonder de lumière

La peur me fait oublier l’importance de m’abandonner

Afin de ne jamais me refermer

Sur moi

Parfois, j’ai mal

Si mal

Je pleure

Avec cette sensation que je me meurs

Puis, je me lève et j’avance

Je serre les poings encore plus forts

Mon cœur palpite encore

Malgré la peur

L’amour m’habille encore

Malgré la peur

De ne plus être à la hauteur

Ne pourrais- je pas tout simplement vivre un jour à la fois ?

Je me sens un peu compliquée, mais

 



12/01/2016
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