Lupanars
À proximité des casernes et des remparts, les lupanars ouvrent leur porte. Des filles de joie sont vêtues de
jaune, mais leurs chaussures sont rouge vif comme leurs lèvres ourlées fortement fardées. Ces femmes
esclaves s’agitent et s’offrent aux soldats et aux marins. Sises sur l’avenue des plaisirs, les lanternes brillent
dans la nuit et derrière les volets clos, des maquerelles surveillent les jeunes louves. Ces « fleurs de
macadam » deviennent marchande d’amour sans amour ni tendresse. Leur peau est ridée de caresses aussi
rugueuses que les pièces d’or qu’elles quémandent. Certaines espèrent en secret, trouver un peu de respect
et qui sait, l’amour vrai.
La chair ferme et tendre est prisée, mais personne ne se soucie du cœur de ces malheureuses. Dans la
pénombre, tout se confond même les hurlements qui s’élèvent certains soirs de pleine lune.
En retrait dans une chambre provisoire et sans attrait, une jeune fille glisse ses doigts dans l’échancrure de
sa robe. Lentement, elle se déshabille. Son corps mis à nu est froid et glaciaux sont ses émois. Elle a mal en
dedans et elle cache ses sanglots de désespoir dans le noir. Elle tremble et sa douleur est profonde. Cette
nuit s’enfuit son sourire à la Joconde., car son cœur est en lambeaux.
FFA 00051195
Peintre: Patrick Schembri
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