Ni beaux ni laids

La petite église

Le jour où tu as remonté l’allée centrale de la petite église pour la dernière fois, j’ai ressenti ma

première vague de froid à l’âme. Je suis retournée à l’église de mon enfance pour souligner des

événements heureux, mais surtout pour dire adieu à plusieurs membres de la famille.

Après la cérémonie religieuse, encore étourdis par l’odeur de l’encens, nous sommes partis comme

des pèlerins vers le cimetière. Sans trace de chaleur dans mon corps et dans mon cœur, mais

encerclée de tous côtés par la famille et les amis, je suis restée debout. C’était l’hiver à l’extérieur et

à l’intérieur de toute ma personne.

Aujourd’hui, trop de personnes aimées dorment sous la terre de ce minuscule cimetière. Vous êtes

tous dans mon coffre-cœur et je compte les étoiles certaines nuits lorsque le brouillard se dissipe

et que mes larmes ne me brouillent pas la vue.